Nous avons demandé à chaque élève de la classe,
3 mots, pour évoquer le quartier du Clos Saint-Lazare. Afin de visualiser
concrètement les résultats, nous avons réalisé une infographie à partir de la
liste ainsi constituée, où la taille des mots dépend du nombre de fois où ils
ont été cités. Le résultat est très riche d’enseignements.
« Rats »,
« Peu de commerce », « Ambiance » et « Police ».
Tels sont les 4 grands thèmes qui ressortent de la perception subjective du
Clos Saint-Lazare des élèves de la classe de 5ième 5 du collège
Maurice Thorez à Stains.
« Les travaux, c’est de la carotte »
Police, Roms et manque de commerces
Une bonne ambiance malgré tout
« Si
vous aviez 3 mots pour définir le Clos Saint-Lazare ? »* les jeunes,
tous acteurs du projet « Reporters de mon quartier », initié par
l’Unité Territoriale de rénovation urbaine de Stains à Plaine Commune, ont
constitué une liste où forcément certains mots reviennent plusieurs fois.
Le
mot qui est le plus revenu dans la bouche des élèves est « Rat », que
tous associent à la saleté. Il est étonnant d’observer la (non)réaction des
autres élèves face à ces témoignages, trouvant visiblement la chose
relativement banale. Il faut dire que les rats sont souvent un triste corollaire
des travaux de chantier.
« Les travaux, c’est de la carotte »
On
s’attendait, d’ailleurs, initialement à retrouver le mot « Travaux »
plus souvent cité. Pas vraiment. « Oui mais les travaux, on ne les voit
plus », explique naturellement une des élèves du groupe. Il faut dire que
les travaux de rénovation urbaine ont débuté en 2000 et que, par conséquent, les
enfants du quartier les ont toujours connu.
Plus
que les travaux, c’est l’entre-deux de la rénovation - décharges et parking
sauvages, « l’abandon » de la dalle, etc - qui semble définir le Clos Saint-Lazare. Et
parmi ses doux surnoms, certains apprécieront Le Closovo (en référence au
Kosovo, symbole de zones sinistrées).
Pour
certains, comme on le retrouve dans le schéma, les travaux c’est de la
« carotte ». A savoir une tromperie. Car les délais annoncés
« ne sont pas respectés » selon leurs sentiments. Beaucoup sont même
à penser que les travaux « ne finiront jamais ». D’autres estiment qu’il y a une
« concurrence » entre les villes et une course perpétuelle à la
construction « pour avoir la plus belle ville ».
Police, Roms et manque de commerces
La
police, qui revient souvent dans la bouche des enfants, revêt ici un caractère
négatif. La BAC (Brigade Anti Criminalité) est évoquée avec conviction par
quelques garçons du quartier. Les appréciations, un brin caricaturales, jouent sur l'antagonisme supposé police/jeunes du quartier.
Les
Roms reviennent souvent dans la perception du quartier par les élèves. Un camp
de Roms est effectivement installé juste à côté de la Maison du Temps Libre à 2 minutes du collège. Les commentaires ne sont pas tendres à l’égard
des gens du voyage. Ils oscillent entre préjugés discriminatoires et solidarité humanitaire.
A
marcher dans le Clos Saint-Lazare, une chose saute rapidement aux yeux, et les
élèves l’ont largement pointé du doigt : il n’y a plus de commerces dans
ce quartier de 10 000 habitants. Seule La Poste semble faire de la
résistance.
Une bonne ambiance malgré tout
L’image
du quartier apparaît bien peu reluisante. Mais c’est sans compter le mot
« ambiance » qui reste parmi les quatre grands thèmes de la collecte.
On sent les élèves finalement très à l’aise dans leur quartier, qu’ils
décrivent comme plein de vie. Une vie entre pairs.
Le
Clos comme symbole de la relation ? C’est en tout cas ce qui semble lier
le quartier, pareil à un village où tout le monde se connaît ou presque. Un
écosystème avec sa propre dynamique, et une jeunesse en action, malgré tout.
*Cinq des 24 élèves de la classe ne vivent pas au Clos
Saint-Lazare.
MES 3 MOT POUR LE CLOS SALE Clichés ET BAGARRE